Étienne Lécroart
Exposition-vente rétrospective
Du 9 au 22 décembre 2023, avant les fêtes de fin d’année, le SoBD propose une exposition-vente rétrospective présentant plusieurs dizaines de planches et dessins d’Étienne Lécroart couvrant plus de trois décennies de vie artistique.
Étienne Lécroart
L’ouvreur de bandes dessinées
Né en région parisienne en 1960, Étienne Lécroart s’éduque à la bande dessinée avec les revues des années 1970, Pilote et L’Écho des Savanes en tête. Après des études à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs, couronnées d’un mémoire sur le dessin d’humour, il entame sa carrière dans le dessin de presse, qu’il pratique professionnellement depuis le mitan des années 80. Expérimentateur graphique et narratif, Lécroart n’est pas dessinateur à enfermer dans des cases, mais c’est tout de même un habitué de l’encre noire, du crayon de couleur posé avec précision, d’un dessin caricatural et lisible aux lignes définies, et d’une certaine fixité du trait propre au dessin de presse, qui sied bien également aux jeux oubapiens. Ses dessins paraissent dans la presse généraliste, politique, et culturelle (Politis, Le Monde, Libération, La Croix, Télérama, 60 millions de consommateurs…).
C’est au début des années 90 qu’Étienne Lécroart aborde la bande dessinée. Il compte parmi les membres (quasi) fondateurs de l’Oubapo au côté de François Ayroles, Anne Baraou, Gilles Ciment, Jochen Gerner, Thierry Groensteen, Patrice Killoffer, Jean-Christophe Menu et Lewis Trondheim, au sein de la maison d’édition L’Association. Inspiré de l’Oulipo littéraire de Raymond Queneau, l’Oubapo, Ouvroir de bande dessinée potentiel, a vocation à créer des bandes dessinées sous contraintes : sens de lecture, palindromes et autres ambigrammes, itérations, pliages… la liste est longue.
Et Lécroart impressionne par la constance et la productivité de ce genre d’œuvres. Il commet sa première bande dessinée en 1994, la 3e de l’iconique collection “Patte de Mouche” de L’Association. Pervenche et Victor est un livre pliable, qui recèle un second titre, caché et fort irrévérencieux. S’ensuivront des dizaines de publications, recueils, illustrations, gags et bandes dessinées exploratoires parmi lesquelles La vie exemplaire de Saint Sinus (Cornélius, 1995, détournement) Et c’est comme ça que je me suis enrhumée (Seuil, 1998, chaîne de causalités), Ratatouille (Seuil, 1999, narrations croisées) Cercle vicieux (L’Association, 2000, palindrome), Le Cycle (L’Association, 2003, sorties de cases et détournements), L’Élite à portée de tous (L’Association, 2005, hybridations diverses), Bandes de Sonnets (L’Association, 2007, compositions poétiques), Contes et Décomptes (L’Association, 2012, explorations mathématiques)… la liste est, aussi, longue.
Humoriste cérébral, Étienne Lécroart définit ainsi sa méthodologie : “plus c’est déraisonnable, et plus c’est logique : plus c’est drôle !” Ses ressorts comiques reposent souvent sur un piège tendu au lecteur, qui consiste à expliquer une situation de façon inattendue, volontiers équivoque.
L’incursion d’Étienne Lécroart dans le monde de la bande dessinée vaut aussi pour la presse, puisqu’il contribue à Psikopat, Fluide Glacial, ou au journal Spirou, avec ses “fifiches du professeur” à compter de 1994. La revue ira jusqu’à le sacrer rédacteur en chef pour un numéro spécial “Spiroubapo” en 2019. Les années 2010 seront aussi une période de renouveau pour le dessinateur, rattrapé par ses premières amours pour l’actualité et le réel. Il s’associe au mathématicien Ivar Ekeland avec Le Hasard pour la collection de non-fiction “La Petite Bédéthèque des savoirs”, en 2016, et le retrouve en 2021 avec Urgence climatique (Casterman) ; il illustre et met en scène les enquêtes du duo de sociologues Pinçon-Charlot aux éditions La Ville Brûle, (Panique dans le 16e, 2017, Les Riches au tribunal, 2018, et le jeu Kapital ! en 2019).
Désormais pataphysicien (scientifique des solutions imaginaires) et Oulipien depuis 2012, Étienne Lécroart poursuit en parallèle la création sous contrainte avec ses derniers livres, à coups de zeugmes et autres rallyes alphabétiques dans L’Oulipo par la bande (L’Association 2023) et dans Fumier ! (un “Patte de mouche” de 2022), une itération assurément… merdique.
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Toujours dans le cadre du SoBD 2023, vous pourrez entendre Étienne Lécroart à l’occasion d’une rencontre organisée avec l’Alliance Française, le mardi 5 décembre à 18h30.
Sources :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-rayon-bd/des-fifiches-au-kapital-les-crobards-de-lecroart-2583782
http://e.lecroart.free.fr/
https://sceneario.com/interview/etienne-lecroart-un-auteur-sens-dessus-dessous-et-vice-versa/
https://www.liberation.fr/images/2019/11/12/les-fifiches-d-etienne-lecroart-comcompilees-dans-un-boubouquin_1762307/
https://www.paperblog.fr/4385004/cercle-vicieux-lecroart/
Quelques-unes des pièces présentées…
Ça se passe où ?
L’exposition vente Étienne Lécroart
se tiendra dans la Galerie Cécilia F.
4 rue des Guillemites, Paris IVe
(150 mètres du SoBD).
Ouverture du 9 au 22 décembre 2023,
du mercredi au vendredi de 15h à 19h,
le samedi et le dimanche de 11h à 19h.
Signature le samedi 9 décembre
de 15h à 19h.
Visite sur rendez-vous possible
contacter organisateurs@sobd.fr ou le 01 71 10 86 60
Entrée libre.
Comment y aller ?
Metro lignes 1 et 11 : Hôtel de Ville / ligne 1 : Saint-Paul
Bus 69, 76, 96 : Saint-Paul