Tables rondes : le Cycle Faire de la bande dessinée
Méthodes traditionnelles et nouvelles manières
Si les pratiques traditionnelles persistent (la série, le récit d’aventure ou intime, etc), de nouvelles manières se développent. On évoquera une forme ancienne qui perdure à petit bruit, et on abordera deux nouvelles venues d’Asie, dont une digitale. Enfin, on s’étonnera devant une forme intemporelle, qui passe le plus souvent sous les écrans radars.
Du trait à la couleur
/dans Cycle Faire de la bande dessinée - questions de pratique /par Jorge Sanchez[Salle 2] Samedi 2 décembre 2023 – 14h-14h50
La bande dessinée est le plus souvent un art du trait. Pourtant, nombreux sont les artistes qui ambitionnent d’ajouter la couleur à leur palette expressive. Pour certains, à l’instar d’Hermann qui travaillait avec un coloriste talentueux, la prise en charge de cette facette du travail s’est accompagnée d’une transformation remarquable du dessin. Chez les modernes, on peut observer des approches très différentes de la couleur chez certains dessinateurs dont le trait se distinguait déjà très puissamment. De Nylso à Alex Baladi, d’Aude Picault à Rémi Lucas en passant par Florence Dupré-Latours : quelles sont les raisons qui ont conduit à passer à la couleur, et quels moyens ont été mis en œuvre pour adopter un dessin multicolore ?
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Du bleu à Photoshop
/dans Cycle Faire de la bande dessinée - questions de pratique /par Jorge Sanchez[Salle 2] Samedi 2 décembre 2023 – 15h-15h50
La couleur a longtemps été un second moment pour la bande dessinée, et c’est encore souvent le cas. Certes, le dessin destiné à être mis en couleur est généralement conçu dans cette optique, mais il est achevé lorsque le travail de la couleur s’engage. Et si le trait est finalement assez peu dépendant des contraintes techniques liées à l’impression et à l’édition, il n’en va pas de même de la mise en couleur. Il en résulte que les méthodes de mises en couleur ont également évolué entre le début du XXe siècle et la période actuelle, passant d’indications écrites aux dos des planches au travail sur le bleu, aujourd’hui très largement remplacé par l’outil informatique. En quoi ces façons de faire, intimement liées aux outils industriels de reproduction, ont-elles un impact sur les bandes dessinée ? Comment l’outil industriel influe-t-il sur la nature artistique de la discipline ?
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Lettrage manuel vs Typo manuscrite
/dans Cycle Faire de la bande dessinée - questions de pratique /par Jorge Sanchez[Salle 2] Samedi 2 décembre 2023 – 16h-16h50 Le lettrage est un art intégralement partie prenante du 9e, dont on peut observer l’excellence chez des auteurs fameux comme Willem ou Chester Brown. La lisibilité du lettrage, l’excellence du placement des lettres et des mots n’est pas une mince affaire, et certaines anecdotes sont célèbres, comme celle du peigne de Morris, témoignant des astuces mises en œuvre par certains artistes pour faciliter ce travail dérivé du dessin. Avec l’ « underground » et l’édition indépendante, certains artistes (Lolmède, Matt Konture) se sont affranchis de l’exigence du beau lettrage quand, dans le même temps, la démocratisation des outils numériques dans le dernier quart du XXe siècle voyait se multiplier le recours à des polices de caractères imitant le trait manuel des artistes. Qu’en est-il aujourd’hui du lettrage manuel ? Est-il toujours pratiqué ? Faut-il réhabiliter cette manière de faire le texte des bandes dessinées ? À moins que les impératifs économiques n’aient définitivement remisé le lettrage manuel au placard des techniques perdues de la bande dessinée. Avec :
La bande dessinée de fiction est-elle révolue ?
/dans Cycle Faire de la bande dessinée - questions de pratique /par Jorge Sanchez[Salle 2] Samedi 2 décembre 2023 – 17h-17h50
On peut voir dans la seconde moitié des années quatre-vingt-dix le début d’un mouvement de fond développant une bande dessinée non fictionnelle, avec l’apparition d’œuvres marquantes dans le registre de l’autobiographie (Le Journal de Fabrice Neaud ou L’Ascension du Haut Mal, David B., 1996), du reportage (Palestine, une nation occupée, Joe Sacco, 1996 pour l’édition française), ou encore de l’étude savante (L’Art invisible, Scott McCloud, 1999 pour l’édition française). Si l’on ajoute encore à ces catégories le biopic, on peut constater que près d’un quart de siècle plus tard, cette « bande dessinée du réel » a envahit les collections des éditeurs et les étalages des librairies. Mais est-ce toujours à bon escient ? Ne faut-il pas y voir une facilité éditoriale en période de surproduction ? Cette production n’est-elle pas le signe d’un manque d’imagination, ou de temps et d’auteurs pressés de multiplier les titres qui les rémunèrent toujours plus mal ?
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