Fabrice Neaud au Musée Éphémère

À l’occasion de sa 14e édition, le SoBD installe une rétrospective Fabrice Neaud au Musée éphémère. Une sélection de travaux et d’œuvres originales, s’étalant sur plus de 30 années permettra de présenter l’œuvre autobiographique de cet artiste, invité d’honneur du SoBD 2024.

Le Musée éphémère du SoBD sera ouvert les 29, 30 novembre et 1er décembre, dans la Halle des Blancs Manteaux. L’entrée est libre et gratuite.

L’accrochage sera une opportunité d’exception pour (re)découvrir le parcours de l’un des grands artistes du 9art du siècle, ayant produit des oeuvres dans son laboratoire narratif unique sur trois décennies.

En voici un petit aperçu des pages de Journal pour vous mettre en appétit :

Fabrice Neaud en quelques mots…

Fabrice Neaud se raconte dans les planches de Journal depuis trente ans et plus de 1200 pages. Il commence à publier ce qui deviendra son grand œuvre en 1994 dans la revue Ego comme X mais aussi dans Bananas, un laboratoire narratif intime, sans limite de temps ni de thème. Le jeune Fabrice y fait le récit de sa vie, d’une écriture réfléchie et d’un trait noir hachuré, le plus minutieux et le plus proche possible de la réalité. C’est l’âpreté sans filtre d’un quotidien de « RMIste » longue durée, aux prises avec des relations interpersonnelles toujours difficiles, qui combat sa misère émotionnelle et sexuelle par des balades nocturnes à la rencontre des quelques hommes esseulés de passage dans sa ville. C’est surtout, le drame de l’amour non réciproque. À cette époque, les lecteurs et lectrices de bande dessinée découvrent tout juste l’autobiographie, et Fabrice Neaud est couronné du prix de l’Alph’art « coup de cœur » au festival d’Angoulême 1997. La reconnaissance encourage le dessinateur à poursuivre Journal avec trois autres volumes entre 1998 et 2002, avant de se consacrer à d’autres travaux. Alex et la vie d’après, un récit sur la séropositivité scénarisé par Thierry Robberecht (Ex Aequo, 2008), puis un volume de « La petite Bédéthèque des savoirs » consacré au droit d’auteur, avec Emmanuel Pierrat (Le Lombard, 2016). Et des récits de science-fiction avec les deux volumes de Nu-Men (2012-2013, Quadrants) ou le diptyque Labyrinthus (Glénat, 2020), scénarisé par Christophe Bec. Il faudra attendre 2023 et la publication du Dernier Sergent aux éditions Delcourt, pour lire la suite de l’autobiographie fleuve de Fabrice Neaud, œuvre marquante de l’histoire de la bande dessinée pour son souci de réalité, son degré d’intimité et sa longévité.

Lauren Triou

Fabrice Neaud – Le Dernier sergent 1 Photo de la couverture